Présentation Générale

Le texte présente la tenségrité, un concept architectural où des éléments en compression sont maintenus ensemble par un réseau continu de tension, créant une structure à la fois stable, flexible et dynamique. Ce modèle a été transposé à la biologie sous le nom de bio-tenségrité, notamment par le Dr Levin, pour expliquer la structure et le mouvement du corps humain, en particulier le rôle des fascias, des tendons et des muscles comme éléments de tension, et des os comme éléments de compression qui agissent en synergie pour expliquer la statique et les mouvements du corps humain. La colonne vertébrale, par exemple, serait stabilisée non par empilement d’os mais par un équilibre dynamique des forces. Ce modèle intègre aussi le rôle du système nerveux dans l’adaptation et la coordination des chaînes musculaires. En pratique, cela amène à repenser l’entraînement physique : privilégier les exercices fonctionnels, la mobilité articulaire, l’équilibre musculaire, et la stabilité du tronc, pour une approche globale et préventive
du mouvement.

Des disciplines comme le yoga, le Qi Gong, ou le Tai Chi Chuan incarnent déjà naturellement ce principe dans leurs pratiques.

Issu d’un article de Monsieur Benjamin DUMORTIER.

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Qu’est-ce que la tenségrité ?

Issue de la contraction des mots « tension » et « intégrité », la tenségrité est un concept architectural et structural qui se réfère à un système où des éléments de compression sont maintenus ensemble par des éléments de tension, créant ainsi une structure stable et équilibrée. L’architecte et ingénieur américain « Buckminster Fuller » en aurait la paternité dans les années 60, même si certains avaient déjà établi des structures équivalentes quelques temps avant.
Même si ce terme est absent des grands dictionnaires de la langue française, on peut définir la tenségrité comme la faculté d’une structure à se stabiliser par le jeu des forces de tension et de compression qui s’y répartissent et s’y équilibrent.

Il existe, grâce aux principes de la tenségrité, une autre façon de construire une structure. En effet, en reliant des barres par des câbles, sans relier directement les barres entre elles, on arrive à constituer un système rigide. Dans un tel système, des éléments en compression (les barres) ‘flottent’ dans un réseau de tension (les câbles) continue. Un accroissement de la tension sur un de ces éléments est transmis à tous les autres, y compris les plus éloignés. Ainsi, des forces qui ‘poussent’ (compression) et d’autres qui ‘tirent’ (tension) s’équilibrent subtilement à tout moment, rendant l’ensemble de la structure ainsi caractérisée extrêmement dynamique, flexible, insensible à la direction de la gravité et résistante. » (Lionel DESCAMPS, 2017).

De la tenségrité à la bio-tenségrité

Le Dr Levin, orthopédiste, a été un des premiers à se saisir de ce modèle pour « dépasser » les modèles biomécaniques utilisés. Il s’appuie sur l’hypothèse que les différents éléments structurants du corps humain (os, muscles, tissus conjonctifs, tendons et les différents fascias) reproduisent les structures de tenségrité : les os jouent le rôle d’éléments de compression (comme les poutres) alors que les fascias et les muscles endossent le rôle d’éléments de tension (comme les cordes).
La colonne vertébrale revêtirait alors un rôle central dans ce modèle. Plutôt que de considérer la colonne vertébrale comme une simple pile d’os soumise à la gravité, le Dr Levin l’envisage comme un système dynamique où les forces de tension maintiennent les vertèbres en équilibre.
Les fascias, ces tissus conjonctifs qui enveloppent et connectent les structures corporelles entre elles, jouent un rôle crucial dans la transmission des forces. Les muscles, en travaillant en synergie avec les fascias, contribuent à la stabilité et à la flexibilité de la colonne vertébrale.
Cet article est une ébauche pour développer nos expériences dans nos pratiques corporelles, en particulier lors de l’utilisation de l’équilibre dynamique (sensation de légèreté et de souplesse) jusqu’aux sorties d’énergie (Fajin) qui développe l’unification dynamique du corps.

Philippe